La crise du coronavirus a frappé tous les secteurs d’activité et en a affecté certains plus que d’autres. Pour les nouveaux indépendants, cette crise sanitaire aura été le déclencheur d’une envie de reconversion et l’opportunité de changer de vie. Faisons donc un point sur la situation des freelances et des salariés portés vis-à-vis de leurs changements de carrière.
La Covid-19, un déclencheur pour les freelances
En période de crise, le monde du travail est systématiquement chamboulé et les reconversions sont nombreuses. Pour les actifs, qu’ils soient indépendants ou salariés, il n’est pas seulement question de tirer parti de la situation pour s’orienter vers une filière qui leur plaît davantage. La reconversion est parfois une échappatoire face à une situation professionnelle délicate.
La crise de la Covid-19 n’est pas une exception : ces derniers mois ont été particulièrement riches en reconversions professionnelles. Le nombre d’actifs envisageant de se lancer à leur compte était déjà élevé avant la crise. En 2019, plus d’un Français sur deux envisageait sa reconversion professionnelle. Un an après le début de la crise, la situation est restée la même : on estime désormais que 53 % des professionnels veulent changer de carrière.
En réalité, le coronavirus a davantage joué un rôle de déclencheur. La demande en bilans de compétences, première étape du passage vers une autre vie professionnelle, explose. Selon les organismes spécialisés dans ces bilans, cette augmentation a pu être observée dès les mois de mai-juin 2020, avec une accélération à partir de septembre. Depuis, le niveau reste élevé, et les projets de reconversion présentés sont de plus en plus concrets.
De nombreuses personnes envisageant leur reconversion viennent d’abord de secteurs touchés par la crise. Mais on peut également voir dans cette évolution des attentes auxquelles le freelancing peut répondre. Ainsi, dans ces reconversions où les femmes sont majoritaires (70 % des dossiers), 42 % des demandeurs recherchent un meilleur équilibre entre les sphères personnelles et professionnelles. Ils cherchent aussi un métier qui leur convient davantage.
Un risque supplémentaire pour la plupart
La crise du coronavirus boosterait donc les envies de reconversions professionnelles en faisant la promotion du travail en tant qu’indépendant. Pourtant, dans le même temps, la situation sanitaire tend à geler la situation et empêche la concrétisation de projets professionnels. Ainsi, si les demandes de bilan de compétences augmentent, le nombre de personnes ayant effectivement entrepris leur reconversion a diminué : 24 % en 2020 contre 38 % en 2019 et 28 % en 2017.
L’explication tient aux mêmes contraintes économiques. Si les professionnels souhaitent se lancer en freelance, leur reconversion en période de crise s’accompagne de peurs. Parmi celles-ci, il y a :
- Celle de sortir de sa zone de confort ;
- Un manque d’informations ;
- Un manque de confiance en son projet professionnel ;
- Un manque de trésorerie.
C’est pourquoi, à l’heure actuelle, de nombreux futurs freelances envisagent le portage salarial comme une passerelle. Avec l’aide d’une agence spécialisée, ce format permet de tester un projet professionnel et de gagner une première indépendance vis-à-vis de ses clients tout en conservant tout ou partie de ses revenus.
Le portage salarial contre le chômage
Près des deux tiers (63 %) des salariés du secteur privé envisageraient le portage salarial s’ils devaient faire face à une période de chômage. Outre le passage au freelancing, le portage salarial est aussi perçu comme une manière de contrer une perte d’emploi.
Le portage salarial est aussi une approche utile pour se forger un premier portefeuille de clients. Contrairement aux anciens salariés qui n’ont pas quitté leur secteur d’activité, les freelances qui se lancent dans un nouveau secteur d’activité auront intérêt à passer par le portage salarial pour créer leur réseau.
Malgré tout, des motivations qui tendent vers le freelancing
Le Covid-19 ne remet donc pas en question les motivations profondes des travailleurs. Répétons-le : 42 % des personnes entreprennent une reconversion parce qu’elles recherchent un meilleur équilibre entre leurs vies privées et professionnelles. Mais surtout, 46 % des personnes espèrent redonner du sens à leur travail ou veulent briser l’ennui. Si 30 % doivent rebondir après un licenciement, 17 % entendent faire de leur passion un métier.
Le freelancing a déjà largement augmenté après 2009, c’est-à-dire au lendemain d’une autre crise. Après la crise du coronavirus, la situation économique de nombreuses personnes se débloquant, on devrait de nouveau assister à une augmentation du nombre de travailleurs non-salariés en France. D’ailleurs, en dehors de toute considération de reconversion, l’emploi freelance a crû de 11 % sur la seule année 2020.
Se lancer en freelance : n’oubliez pas les aides
Diverses aides peuvent vous aider à financer votre projet de reconversion professionnelle. Le Compte Professionnel de Formation (CPF) reste votre meilleur allié pour vous former avant votre changement de vie.
Ce format autorise une plus grande flexibilité pour les entreprises, qui vont avoir besoin d’une plus grande polyvalence de la part de leurs salariés. Les confinements successifs ont également créé un cadre propice aux personnes exerçant à leur compte. Le télétravail ou le passage de services au numérique font partie de ces éléments qui ont pu inciter des salariés à engager des procédures de reconversion.
La crise du coronavirus n’est pas encore terminée. Le recours privilégié au télétravail reste de rigueur, et les contraintes économiques restent réelles dans de nombreux secteurs. Mais d’ores et déjà, on observe différents effets sur les reconversions professionnelles et le lancement de nouvelles personnes en tant que travailleurs indépendants. Les contraintes sanitaires sont à la fois un déclencheur et un obstacle à ces reconversions. Elles soulignent cependant les motivations de nombreux actifs, qui sont toujours dans une quête de sens.
Les points clés à retenir :
- En plus de la crise sanitaire, la Covid-19 fait partie de ces crises économiques modifiant profondément le monde du travail. Elle a donc amené des changements brusques.
- Le mode d’exercice en indépendant profite de cette situation. Sa flexibilité et son équilibre vie professionnelle/vie personnelle vont séduire un grand nombre d’individus dans les prochaines années.
- Le portage salarial est régulièrement considéré comme une passerelle vers le travail en indépendant. Il est utile face à la crise, synonyme de pertes d’emploi.