Dès le 1er mars 2025, le seuil d’exonération de la TVA sera abaissé à 25 000 € de chiffre d’affaires annuel. Cette mesure, intégrée au projet de loi de finances 2025, suscite déjà de nombreuses réactions dans le monde de l’entrepreneuriat.
Dans cet article, on vous explique les potentielles conséquences de cette loi sur les auto-entrepreneurs.
Une baisse du seuil d’exonération
Jusqu’à présent, le système en vigueur prévoyait des plafonds distincts selon l’activité exercée. Les prestataires de services et les artisans bénéficiaient d’une exonération jusqu’à 37 500 €, tandis que les commerçants et les professionnels de l’hébergement pouvaient atteindre 85 000 € avant d’être redevables de la TVA.
Désormais, toutes les activités sous le régime de la micro-entreprise seront soumises à un même plafond de 25 000 €, avec une tolérance jusqu’à 27 500 €.
Quels impacts pour les entrepreneurs ?
Ce changement implique que les micro-entrepreneurs franchissant les 25 000 € de chiffre d’affaires annuel devront intégrer la TVA à leurs prix dès l’année suivante. Si le seuil de 27 500 € est atteint en cours d’année, l’application de la TVA sera immédiate.
Cette situation risque d’entraîner des conséquences directes sur la gestion des tarifs et la compétitivité des auto-entrepreneurs.
Une décision motivée par des enjeux budgétaires
Le gouvernement justifie cette mesure par la volonté de réduire le déficit public. Avec un objectif de 5,4 % du PIB en 2025, contre 6,1 % en 2024, l’État cherche à capter de nouvelles recettes fiscales.
Par ailleurs, cette uniformisation vise à harmoniser la fiscalité entre les entreprises soumises ou non à la TVA, réduisant ainsi les disparités concurrentielles.
Des conséquences potentielles sur l’activité des auto-entrepreneurs
Avec ce nouveau seuil, certains professionnels pourraient être contraints d’augmenter leurs tarifs pour compenser la TVA, ce qui pourrait rendre leurs prestations moins attractives face à des concurrents non soumis à cette taxe. D’autres pourraient chercher à contenir leur chiffre d’affaires sous la barre des 25 000 € afin d’éviter d’avoir à répercuter cette hausse sur leurs clients. Cette situation pourrait inciter à une sous-déclaration des revenus, un phénomène redouté par les experts du secteur.
Le débat reste ouvert sur les effets à long terme de cette mesure. Les auto-entrepreneurs devront adapter leur stratégie en conséquence pour préserver leur activité tout en respectant ces nouvelles obligations fiscales.