Bien à l’opposé de nos aînés, la valeur travail est désormais associée à la qualité de vie pour les salariés. Selon une étude IFOP de 2023, 21% des travailleurs estiment aujourd’hui que le travail est “ Très important ” dans leur vie, contre 60% en 1990.
En quête d’épanouissement professionnel, les chiffres révèlent trois principales motivations à la réorientation professionnelle à savoir :
- Un équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle
- De meilleures conditions de travail et une diminution du stress
- Une valorisation sociale et la recherche de sens dans un métier
Ces dernières années, les transitions professionnelles se sont continuellement multipliées. Alors que la crise sanitaire a motivé de nombreux projets de réorientation entre 2020 et 2022, d’autres raisons contribuent à maintenir, encore à ce jour, un niveau élevé de réorientations professionnelles.
Qu’est-ce que la réorientation professionnelle et quels sont les dispositifs existants pour accompagner une transition professionnelle ? Explications.
Réorientation professionnelle : définition et objectifs
La réorientation professionnelle est le processus par lequel une personne décide de changer de métier ou de domaine d’activité.
La réorientation professionnelle nécessite de mettre en place différentes étapes telles que la réalisation d’un bilan de compétences, des formations professionnelles ainsi que des analyses et des études de marché.
Les parcours de réorientations professionnels peuvent mener à des objectifs différents. Si certains souhaitent changer de métiers en restant salariés, d’autres envisagent la création ou la reprise d’entreprise à l’issue de leur réorientation professionnelle.
Les motivations et les freins à la réorientation professionnelle
Selon une récente étude de l’IFOP, 52% des français salariés envisagent une réorientation professionnelle et 71% n’osent pas se lancer (Mobilité souhaitée VS mobilité bloquée : le regard des salariés Etude ifop Janvier 2023).
Les français sont nombreux à envisager de quitter leur poste actuel (43%) pour opérer un changement de carrière radical (44%).
Cette tendance se confirme pour les moins de 35 ans (60%) qui ont évolué dans un monde professionnel aux mutations profondes et fréquentes. Plus enclins à changer de métiers voire de statuts (salariés, indépendants,salariés portés etc), ils semblent prêts à des changements professionnels rapides.
Cependant, on constate toujours que de nombreux freins ralentissent voire neutralisent totalement les désirs de réorientations.
Les chiffres montrent que 7% des salariés ont effectivement démissionné et 9% ont changé de métier. L’hésitation à agir peut en partie découler de la prédominance en France d’une culture de l’emploi salarié par rapport à une culture de la prise de risque.
De même, il est possible que cette conduite soit amplifiée par les incertitudes économiques actuelles et la forte baisse du pouvoir d’achat.
Cette même étude révèle que les salariés sont un peu pessimistes concernant leur faculté à changer de métier que ce soit auprès d’un nouvel employeur ou de leur employeur actuel (71%).
Il faut enfin préciser que les dernières réformes concernant l’assurance chômage ont particulièrement impacté les envies de réorientation professionnelle, la durée d’indemnisation chômage ayant été significativement diminuée.
Existe-t-il des aides et/ou des dispositifs pour accompagner la réorientation professionnelle ?
Il existe plusieurs aides et dispositifs destinés à soutenir les salariés ou les demandeurs d’emploi ayant un projet de réorientation professionnelle parmi lesquels figurent notamment :
- Le projet de transition professionnelle (PTP)
Le projet de transition professionnelle (PTP), également connu sous le nom de CPF de transition a pris la place du congé individuel de formation (CIF). Pendant cette formation, le salarié peut bénéficier d’un congé dédié, qu’il suive la formation en totalité ou en partie pendant ses heures de travail.
Le salarié doit avoir travaillé en tant que salarié pendant au moins deux ans consécutifs ou non, dont au moins une année dans la même entreprise, peu importe le type de contrats successifs.
Si le PTP est suivi pendant les heures de travail, le salarié reçoit une compensation correspondant à un pourcentage de son salaire moyen de référence, calculé en se basant sur les revenus perçus au cours des 12 mois précédant la formation.
- Le Compte Personnel de Formation (CPF)
Le Compte Personnel de Formation, (CPF anciennement DIF) est alimenté automatiquement chaque début d’année à hauteur de 500 euros pour un salarié à temps plein, et jusqu’à 5 000 euros maximum.
Il peut permettre de financer un bilan de compétences ou une formation à un nouveau métier.
- La réorientation ou promotion par alternance (PRO-A)
La Pro-A combine des enseignements théoriques et pratiques, et elle peut être mise en œuvre à travers un programme d’alternance ou en obtenant une validation des acquis de l’expérience (VAE).
La Pro-A offre la possibilité de changer de carrière ou de progresser au sein de son entreprise en optant pour un programme d’alternance, quelle que soit la nature du contrat de travail (CDI, CDD, activité partielle). Cependant, il est important de noter que certaines conditions doivent être satisfaites pour bénéficier de ce dispositif.
Aussi, la formation doit être :
- Répertoriée au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
- Reconnue dans un accord de branche.
- Homologuée par l’État.
- La démission dans le cadre d’une rupture conventionnelle : la démission-réorientation
Récemment, un dispositif de démission-réorientation a été mis en place permettant, sous certaines conditions, aux salariés démissionnaires, de bénéficier de l’allocation chômage.
- L’allocation d’aide retour à l’emploi (ARE)
L’Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi (ARE) représente une forme de revenu de substitution qui est octroyée par Pôle emploi, sous réserve de certaines conditions, aux individus enregistrés en tant que demandeurs d’emploi et ayant perdu leur emploi de manière non volontaire.
D’autres dispositifs sont destinés aux projets de création ou de reprise d’entreprise telles que l’Allocation d’aide au Retour à l’Emploi Formation (AREF), la Rémunération des Formations de Pôle Emploi (RFPE), la Rémunération de Fin de Formation (RFF), l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP), l’Action de Formation Conventionnée (AFC), l’Aide aux Créateurs ou Repreneurs d’Entreprise (ACRE) ou encore l’aide à la reprise et à la création d’entreprise (ARCE).
Enfin, l’Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées (Agefiph) vise à sécuriser les parcours professionnels des personnes handicapées et d’accompagner les projets de réorientation.
Sources :