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Développeur Web Freelance : quel est le meilleur statut en 2025

Mis à jour le jeudi 06 mars 2025
Publié le jeudi 6 mars 2025 par Manon Mathiot

Comme la plupart des métiers du secteur IT (Technologies de l’Information), le développeur web est toujours très recherché, et cette tendance ne fera que s’accentuer dans les prochaines années, car la transformation numérique continue de s’accélérer.

En effet, avec l’essor du e-commerce, des applications web, de l’intelligence artificielle et du cloud computing, les entreprises ont un besoin croissant de développeurs capables de concevoir, optimiser et sécuriser leurs plateformes en ligne. 

Par ailleurs, la transition vers le Web3 (un Internet décentralisé OU Web 3.0), l’évolution des interfaces interactives et la montée en puissance des Progressive Web Apps (“PWA”, des applications web qui se comportent comme des applications mobiles) renforcent encore cette demande croissante.

Toutefois, cette forte demande se heurte à une pénurie de talents dans le développement web, rendant ce métier d’autant plus attractif pour ceux qui souhaitent se lancer. Que ce soit en entreprise, en startup ou en freelance, les opportunités sont nombreuses.

Dans ce contexte, le développement web apparaît donc comme un métier d’avenir, avec des opportunités variées en entreprise, en startup ou en freelance. 

Mais pour les développeurs indépendants, il ne s’agit pas seulement de profiter d’un marché porteur : ils doivent aussi choisir le statut juridique le plus adapté à leur activité. Ce choix impacte non seulement leur fiscalité, mais aussi leur protection sociale et leur gestion quotidienne.  

Dans cet article nous allons voir quel est le meilleur statut juridique pour le développeur web freelance en 2025.

Développeur Web : des missions variées au cœur de la transformation numérique

Le développeur web a pour rôle de concevoir et développer des applications web ou mobiles, des logiciels, des plateformes en ligne ou tout autre outil numérique. Le métier de développeur web est en constante évolution en raison des avancées technologiques et de la transformation numérique des entreprises. 

Les missions du développeur web sont variées :

  • analyser le besoin client ;
  • participer à l’élaboration du cahier des charges ;
  • programmer et coder en utilisant différents langages de développement ;
  • réaliser des tests et corriger les éventuels dysfonctionnement ;
  • rédiger les guides d’utilisation à destination des usagers ;
  • assurer la maintenance et les mises à jour logiciels ;
  • former, si nécessaire, les utilisateurs à l’usage des outils etc.

Choisir le bon statut juridique est prioritaire pour exercer cette activité, car l’évolution rapide d’un marché aussi porteur peut rapidement impacter le chiffre d’affaires.

Le statut de micro-entrepreneur pour les développeurs web : une première étape

Le régime de la micro-entreprise est une option prisée par de nombreux professionnels au début de leur activité, et les développeurs web ne font pas exception. Ce statut offre de nombreux avantages, notamment en matière de simplicité administrative et fiscale, ce qui permet aux entrepreneurs de se concentrer sur leurs projets plutôt que sur les démarches administratives.

Si la micro-entreprise comporte de nombreux avantages pour l’entrepreneur qui débute, elle comporte des certaines restrictions qui peuvent nuire au développement de l’activité. En effet, la micro-entreprise est soumise à des plafonds de chiffre d’affaires qui peuvent devenir un frein pour les freelances qui souhaitent développer leur activité. 

En 2025, les limites de chiffre d’affaires sont fixées à 77 700 euros pour les prestations de services, dont les services intellectuels comme ceux des développeurs web. Si un développeur web dépasse ce seuil, il sera contraint de changer de régime fiscal, en passant par exemple au régime réel d’imposition impliquant de nouvelles obligations comptables et fiscales, comme la tenue de livres comptables et une gestion plus rigoureuse de ses finances.

Les autres statuts juridiques : des alternatives intéressantes pour les développeurs web

Pour les freelances qui dépassent ces seuils ou cherchent plus de flexibilité, d’autres structures juridiques comme la SASU ou l’EURL peuvent être des alternatives intéressantes. Ces statuts offrent de meilleures opportunités d’optimisation fiscale, mais avec des obligations administratives plus importantes.

  • La SASU : un statut pertinent pour les développeurs web confirmés

La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) est une structure juridique flexible qui permet une rémunération combinée entre salaire et dividendes, ce qui offre une optimisation fiscale intéressante pour l’entrepreneur. La responsabilité de l’associé unique est limitée au montant de son apport, ce qui protège son patrimoine personnel.

Pour un développeur web expérimenté, la SASU peut être une option pertinente, car elle offre une souplesse de gestion de la rémunération. 

Ce statut permet de se verser un salaire, tout en bénéficiant d’un revenu supplémentaire sous forme de dividendes, ce qui peut réduire le montant des cotisations sociales. 

De plus, la SASU offre une protection sociale importante, car le président de la SASU a le statut d’assimilé-salarié. Il bénéficie ainsi de la retraite, la maladie mais pas l’assurance chômage, ce qui peut constituer un avantage majeur par rapport au statut de micro-entrepreneur.

Ce statut est aussi apprécié pour sa crédibilité auprès des clients et partenaires, qui perçoivent la SASU comme une structure plus professionnelle et stable que d’autres formes juridiques.

Une SASU est, par défaut, assujettie à l’impôt sur les sociétés (IS), ce qui signifie que ses bénéfices sont taxés directement au nom de la société, selon le taux standard de l’IS. 

Cependant, dans certaines situations, il est possible de bénéficier d’un taux réduit de 15 % qui s’applique sur la part des bénéfices qui ne dépasse pas 42 500 € par an, pour un exercice comptable d’une durée de 12 mois. Si l’exercice dure moins longtemps, ce seuil est ajusté à la durée effective de l’exercice.

Cependant, il y a des inconvénients à prendre en compte. Les charges sociales (salariales et patronales) sur le salaire sont élevées, elles s’élèvent à environ entre cotisations représentant environ 82 % de la rémunération nette ce qui représente une part conséquente de la rémunération si le salaire est élevé et réduire la part de rémunération nette. De plus, les dividendes sont soumis à des prélèvements sociaux de 17,2 % en 2025, ce qui peut réduire les avantages fiscaux, surtout si les bénéfices de l’entreprise sont importants. 

Enfin, la création d’une SASU implique des démarches administratives plus lourdes, ainsi que des coûts de gestion supplémentaires, notamment pour la comptabilité et les déclarations fiscales, ce qui peut être contraignant pour certains freelances.

  • L’EURL : une structure simplifié avec une gestion simplifiée et une responsabilité limitée

L’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) est une structure plus simple et légère que la SASU, particulièrement adaptée aux freelances cherchant une gestion allégée et des charges sociales moins élevées. 

La responsabilité de l’associé unique est limitée au montant de ses apports, ce qui signifie que les créanciers de l’entreprise ne peuvent pas saisir le patrimoine personnel de l’associé pour couvrir les dettes de la société. Ce statut permet donc à un entrepreneur de se lancer seul tout en préservant ses biens personnels.

En EURL, l’associé unique est soumis au régime des travailleurs non-salariés (TNS). Ce régime permet au gérant de se rémunérer exclusivement par salaire, avec des cotisations sociales d’environ 45 % du revenu net, soit un taux inférieur à celui des charges sociales d’une SASU. Toutefois, ce statut ne permet pas de se verser des dividendes, ce qui limite les possibilités d’optimisation fiscale par rapport à la SASU.

Les bénéfices réalisés par l’EURL sont en principe soumis à l’impôt sur le revenu (IR) sous le régime des BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux). Néanmoins, il est possible d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS).

L’EURL impose moins de formalités administratives et entraîne des coûts de gestion moins élevés que la SASU, tout en garantissant une protection du patrimoine personnel grâce à la limitation de la responsabilité aux apports. 

Cependant, la couverture sociale du gérant sous le régime TNS est moins complète que celle d’un salarié, et la protection sociale est donc plus limitée.

  • Portage salarial : une solution flexible pour les développeurs web alliant autonomie et sécurité

Le portage salarial est une option intéressante pour les développeurs web qui souhaitent être indépendants tout en préservant leur sécurité financière et matérielle. Ce statut hybride permet en effet d’être freelance tout en bénéficiant de la protection sociale du salariat, : retraite, maladie, formation, assurance chômage.

Le portage salarial fonctionne par le biais d’un contrat de travail entre le freelance et une entreprise de portage. Celle-ci facture les missions réalisées par le freelance auprès des clients, puis lui verse un salaire mensuel après avoir déduit les frais de gestion et les charges sociales.

L’un des grands avantages du portage salarial est la simplicité administrative : le freelance n’a pas à gérer la comptabilité, les déclarations fiscales, la facturation ou le suivi des paiements clients, car l’entreprise de portage s’en occupe. Cela permet au freelance de se concentrer sur son cœur de métier sans se soucier des tâches administratives.

Le freelance en portage garde la liberté de choisir ses missions et de négocier ses tarifs avec les clients, tout en étant accompagné administrativement. Le salarié peut, à certaines conditions, déduire certains frais professionnels (achat de matériel, frais de déplacement, formations) avant le calcul des charges.

Cependant, il faut noter que les charges sociales en portage salarial peuvent être élevées, représentant environ 50 % à 60 % du chiffre d’affaires, et que les frais de gestion varient généralement entre 5 % et 10 % du chiffre d’affaires, ce qui réduit le montant net perçu par le freelance.

Enfin, la loi et la convention collective du portage salarial imposent un salaire minimum basé sur le PMSS 2017 (3 269 €). Ainsi, pour être éligible, un salarié porté doit percevoir : 

  • 70 % du PMSS : soit 2 288,30 € brut mensuel, pour les salariés portés juniors (moins de 3 ans d’expérience).
  • 75 % du PMSS : soit 2 451,75 € brut mensuel, pour les salariés portés seniors (plus de 3 ans d’expérience).
  • 85 % du PMSS : soit 2 778,65 € brut mensuel, pour les salariés portés en forfait jours.

Textes de référence :

  • Article L227-1 à L227-20 Code de commerce 
  • Article L227-5 Code de commerce 
  • Article 8 Code général des impôts 
  • Article 39 Code général des impôts 
  • Article 206-207 Code général des impôts 
  • Article L223-1 à L223-43 Code de commerce 
  • Article L223-18 Code de commerce 
  • Article L133-6-8 Code de commerce 
  • Article 50-0 Code général des impôts 
  • Article 151-0 Code général des impôts 
  • Convention collective des salariés en portage salarial du 22 mars 2017

En tant que Responsable Marketing Ad’missions au sein du Groupe Freelance.com, ce poste m’a ouvert l’esprit à de nouvelles façons de travailler et a enrichi ma vie professionnelle et personnelle. Développer une vision interne du monde du portage salarial et du travail indépendant en rencontrant de nombreux talents et experts au sein du groupe, en recherchant et en mettant en avant la nouveauté et les avantages de ce statut au profit de tous.

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