Avec près de 70 000 salariés portés sur le territoire et un chiffre d’affaires de plus de 900 M€ l’année dernière, le marché du portage salarial est en pleine croissance. Et selon les prévisions, il n’a pas fini de se développer…
Portage salarial : un avenir tout tracé
Le portage salarial a de beaux jours devant lui. Entre 2016 et 2017, ce marché a enregistré une croissance de 22,6 %, passant de 740 à 900 millions d’euros de chiffre d’affaires (source : PEPS). Ce statut hybride, qui mêle la protection sociale du salariat et la liberté de l’entrepreneuriat, a été reconnu comme profession à part entière en début d’année dernière. C’est la signature par les syndicats, fin mars 2017, d’une convention collective qui a permis de compléter son cadre légal.
Car si le portage salarial est apparu dès la fin des années 80 – d’abord sur un modèle associatif – cette notion n’est entrée dans le Code du travail qu’en juin 2008, grâce à la loi de modernisation du marché du travail. Un accord précisant les conditions d’exercices de la profession a ensuite été négocié par le PRISME (syndicat des Professionnels de l’intérim, des services et des métiers de l’emploi), et signé deux ans plus tard.
Le marché du portage salarial devrait générer près de 600 000 emplois d’ici 2025
Ainsi encadré, le portage salarial a pu se développer. Et cette croissance s’est avérée exponentielle. Au cours des dix dernières années, le nombre de salariés portés a explosé, passant de 15 000 à 70 000 travailleurs ; et l’on compte environ 250 sociétés de portage dans l’hexagone. Selon une étude Xerfi de 2016, ce secteur devrait générer près de 600 000 emplois et 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2025.
Le développement du portage salarial serait donc un moyen de diminuer le taux de chômage en France et, plus encore, de favoriser l’entrepreneuriat. Car il permet aux porteurs de projets, frileux à l’idée de quitter le salariat pour se lancer à leur compte, de tester leur idée tout en bénéficiant d’un filet de sécurité en cas d’échec. Les salariés portés ont, en effet, accès à l’ensemble des prestations sociales du régime général, à la formation professionnelle et peuvent prétendre au chômage si leur activité prend fin. Une fois lancés, après avoir étoffé leur portefeuille de clients et multiplié leur chiffre d’affaires, libre à eux de changer de statut pour créer leur propre entreprise.