Ces dernières années, le modèle traditionnel du salariat est en perte de vitesse face à de nouvelles formes d’emploi telles que le portage salarial et le freelancing en général.
Parmi les profils les plus enclins à délaisser le statut de salarié, figurent les cadres. A la recherche d’une plus grande autonomie au travail, ils sont de plus en plus nombreux à envisager d’autres formes d’emploi.
Déjà en mal de recrutement, les entreprises ont d’abord craint cette tendance avant de réaliser l’opportunité qu’elle représente pour leurs recrutements externes. En effet, le recrutement de talents externes est un véritable levier de compétences pour l’entreprise qui peut lui conférer un avantage concurrentiel sur le marché.
Les raisons de l’ascension des nouvelles formes d’emploi sont multiples. Désir d’une plus grande autonomie et d’une plus grande liberté, volonté de choisir ses missions, ses projets, ses clients et ses horaires de travail.
La pandémie du COVID-19 a aussi accéléré la tendance en imposant le télétravail, donnant ainsi naissance à un nouveau modèle de travail hybride, inspirant les travailleurs dans leur recherche d’autonomie au travail.
L’essoufflement du salariat est un fait, et même si ce modèle traditionnel de travail perdure, il fait face à l’ampleur exponentielle des nouvelles formes d’emploi en particulier chez les cadres.
Nous nous focaliserons dans cet article sur les nouvelles formes d’emploi telles que le portage salarial et le freelancing de façon général qui attirent de plus en plus de cadres. Nous verrons enfin quels sont les avantages de cette tendance pour les entreprises.
Que disent les chiffres sur les priorités et les aspirations des cadres entre 2020 et 2024 ?
Entre 2020 et 2024, une enquête IFOP de 2024 révèle les nouvelles priorités des cadres interrogés.
Dans ce sens, 55% des cadres interrogés considèrent l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle comme une priorité, tandis que 54% mettent l’épanouissement au travail en avant (+8 points par rapport à 2021).
40% des cadres seraient prêts à quitter leur entreprise si les conditions négociées relatives à leur rémunération ne les satisfont pas pleinement.
Cette même étude révèle l’opinion positive des cadres à l’égard d’une activité freelance puisque 75% des cadres considèrent le freelancing comme une forme de travail qui répond aux besoins actuels et 61% perçoivent le freelancing comme un mode de travail pertinent.
25% des cadres ont envisagé de se lancer en tant que travailleurs indépendants, dont (35%) chez les moins de 35 ans.
Enfin, près d’un tiers des cadres se disent intéressés par le statut de freelance dans les années à venir, dont 38% chez les moins de 35 ans et 48% pour ceux qui ont déjà démissionné ou envisagent de le faire.
Entre les nouvelles priorités et les nouvelles perceptions du travail indépendant, les chiffres montrent que les cadres sont beaucoup moins réticents qu’auparavant vers les formes d’emploi différentes du salariat.
Les raisons de l’attraction grandissante des nouvelles formes d’emploi
Même si l’attraction est plus marquée chez les cadres, le travail indépendant tend à séduire des profils différents.
Des cadres aux non-cadres, des personnes en recherche d’emploi en passant par les seniors et les jeunes actifs, le travail indépendant / le freelancing est une nouvelle forme de travail qui semble répondre aux nouveaux besoins des travailleurs.
En effet, le freelancing permet aux travailleurs de choisir leurs missions et leurs clients (devenant donc apporteur d’affaires), leur permettant de jouir d’une plus grande autonomie au travail. Les travailleurs ont la liberté de sélectionner les projets qui les captivent le plus et de cultiver leur expertise dans des domaines particuliers.
De même, ils sont libres de fixer leur tarif journalier moyen (TJM) en tenant compte de leur expertise, leur compétence et leurs années d’expérience. Une liberté précieuse qui leur permet de fixer leur rémunération au plus juste au regard de la valeur ajoutée qu’ils apportent.
Par ailleurs, en tant que travailleurs indépendants, les freelances déterminent la durée de leurs missions et fixent eux même leurs horaires et lieux de travail afin de concilier leur vie professionnelle et leur vie personnelle.
Le freelancing est étranger à tout lien de subordination puisque le freelance est un travailleur indépendant, il n’est pas soumis à une autorité hiérarchique. Il est donc libre dans la gestion des tâches et de ses missions à condition de respecter les conditions du contrat de travail.
Les raisons de l’intérêt croissant des entreprises pour les nouvelles formes d’emploi
La popularité croissante du freelancing s’explique aussi par le fait que les entreprises sont de plus en plus nombreuses à recourir à des talents externes pour réaliser des missions internes.
Il existe en effet plusieurs avantages pour les entreprises qui peuvent recruter des profils très qualifiés pour des besoins spécifiques de l’entreprise. Par ailleurs, le recrutement externe offre la possibilité aux entreprises d’adapter leur budget à la réalisation d’un projet selon la durée de celui-ci.
Le recours à des talents externes permet également d’alléger la gestion RH liée aux salariés. En effet, contrairement à l’embauche de salariés, le recrutement de freelances n’entraîne pas de paiement de charges sociales et de coûts de formation puisque le profil recruté est un indépendant, déjà expert dans son domaine et autonome dans ses démarches administratives.
Par ailleurs, l’absence de relation hiérarchique permet à l’entreprise de se décharger de ses missions de supervision, le freelance étant totalement autonome.
Enfin, le recrutement de talents externes permet aux entreprises de faire face à la pénurie des talents qui représente un défi majeur ces dernières années. Les entreprises peinent en effet à recruter, dans le cadre de recrutements classiques, des profils aux compétences rares dans certains domaines tels que l’informatique.
Le recrutement de talents externes qualifiés permet donc aux entreprises de répondre à leurs besoins de manière efficace et compétitive.
Zoom sur la place du portage salarial dans les nouvelles formes d’emploi
Le portage salarial fait partie de ces nouvelles formes d’emploi de plus en plus plébiscité par les cadres car il correspond à leur profil et répond à leurs besoins.
Le portage salarial est en effet destiné aux consultants qui possèdent au moins un diplôme de niveau 5 (Bac +2) ou qui peuvent prouver une expérience professionnelle d’au moins 3 ans dans le secteur d’activité dans lequel ils souhaitent exercer en tant que consultants.
Ce dispositif permet aux professionnels d’exercer en tant qu’indépendants tout en bénéficiant des avantages du statut de salarié parmi lesquels figurent la sécurité sociale.
Concrètement, le fonctionnement du portage salarial repose sur un contrat tripartite entre le professionnel (le salarié porté), une société de portage salarial et le client.
Lorsqu’un cadre choisit le portage salarial, il signe un contrat de travail avec la société de portage, devenant ainsi son salarié. Le consultant continue de travailler de manière autonome et recherche ses propres clients. Il négocie le tarif de ses missions et les conditions contractuelles avec son client.
La société de portage salarial prend en charge la gestion administrative, juridique et comptable du consultant. Elle se charge d’établir les contrats avec les clients, de percevoir les honoraires, de facturer les prestations et de verser au consultant son salaire, après déduction des charges sociales et des frais de gestion.
Le portage salarial permet ainsi aux cadres de concilier vie professionnelle et liberté puisqu’ils déterminent eux-mêmes leurs conditions de travail.
Références :
Les aspirations des cadres du privé et le freelancing – Vague 5 – IFOP