Le métier d’apporteur d’affaires est parfois méconnu, en particulier au début d’une activité indépendante lorsque les freelances ou salariés portés se focalisent sur la constitution de leur clientèle.
Cependant, à mesure que l’activité indépendante s’installe, les indépendants, quel que soit leur statut, réalisent que la délégation de certaines tâches et/ou l’acceptation de missions via l’apport d’affaires peut devenir un outil puissant pour développer leur activité.
En effet, la mission de l’apporteur d’affaires consiste à mettre en relation le meilleur prestataire pour exécuter la/les missions recherchées par un client.
L’apporteur d’affaires n’a aucune obligation en ce qui concerne la garantie de la solvabilité du client, la conclusion du contrat, ou la supervision du bon déroulement de l’accord. Son rôle principal consiste à établir une connexion entre les parties et à faciliter la conclusion d’un accord.
L’apporteur d’affaires peut avoir différents statuts : être salarié pour une entreprise, freelance ou encore salarié porté s’il exerce son activité dans le cadre du portage salarial.
Qu’est ce qu’un apporteur d’affaires et comment devenir apporteur d’affaires ? Nous faisons le point.
Qu’est-ce qu’un apporteur d’affaires et quel est son rôle ?
L’apporteur d’affaires est au centre d’une relation triangulaire entre un client et un autre prestataire. La tâche de l’apporteur d’affaires implique de mettre en relation le client avec le prestataire le plus approprié pour accomplir les missions spécifiques recherchées. Autrement dit, l’apporteur d’affaires intervient en tant que facilitateur dans la mise en relation.
Comme son nom l’indique, l’apporteur d’affaires apporte une mission au prestataire qui, en échange, devra verser une commission basée sur le chiffre d’affaires généré.
Il est important de préciser que l’apporteur d’affaires est totalement indépendant. Il n’existe aucun lien de subordination entre le client, le prestataire et l’apporteur d’affaires.
Il faut par ailleurs clairement distinguer l’apporteur d’affaires du métier d’agent commercial. Alors que l’agent commercial est mandaté par un client afin de négocier et conclure des contrats de vente pour le compte de ce client, l’apporteur d’affaires se limite à jouer le rôle d’intermédiaire.
En outre, la mission de l’apporteur d’affaires prend fin lors de la mise en relation entre le client et le prestataire alors que l’intervention de l’agent commercial est nécessaire tout au long de la collaboration entre les parties.
Quels sont les atouts de l’apport d’affaires ?
L’apport d’affaires présente de nombreux atouts car toutes les parties impliquées en tirent profit.
En effet, lorsque la mise en relation aboutit à la signature d’un contrat, chaque partie reçoit une contrepartie ou un bénéfice en retour. L’apporteur d’affaires perçoit une commission négociée sur le montant de la mission effectuée ; le prestataire obtient une ou plusieurs missions rémunérées et le client recrute un prestataire de qualité pour réaliser des missions.
Par ailleurs, l’apport d’affaires peut aussi représenter un double avantage pour l’apporteur d’affaires lui-même si, en raison de son planning chargé, il ne peut répondre à de nouvelles demandes. La mise en relation est ainsi un moyen d’entretenir une relation de confiance avec le client qui le sollicite tout en percevant une rémunération attractive.
Le critère de sélection principal de l’apporteur d’affaires est le professionnalisme et la réputation d’un prestataire car lorsqu’il procède à la mise en relation, il implique aussi sa propre réputation.
Enfin, l’apport d’affaires est aussi un moyen privilégié pour entretenir un réseau professionnel de qualité et de confiance avec des clients de confiance et d’autres prestataires (freelances, auto-entrepreneurs, salariés portés) qui pourront plus tard, à leur tour, se porter apporteur d’affaires.
Comment devenir apporteur d’affaires en freelance ?
- Des qualités commerciales nécessaires
Bien que le métier d’apporteur d’affaires ne soit pas réglementé, il nécessite différentes qualités pour une mise en relation réussie entre les parties.
Avant toute chose, l’apporteur d’affaires doit avoir un bon sens relationnel afin d’interagir avec différents acteurs. Une qualité essentielle pour expliquer les besoins de chacune des parties et trouver un commun accord.
En tant que commercial, l’apporteur d’affaires doit par ailleurs être un bon communiquant afin de mener à bien les négociations et convaincre les clients de la qualité de ses mises en relation.
- Créer et s’entourer d’un réseau de confiance
Le principal outil de l’apporteur d’affaires est son réseau professionnel. Ce dernier doit donc être solide et être composé de prestataires de confiance.
Lorsque l’apporteur d’affaires met en relation un client et un freelance, il implique également sa propre réputation car si le prestataire recommandé n’est pas à la hauteur des attentes du client, le professionnalisme de l’apporteur d’affaires peut être remis en question.
Il doit également s’assurer de l’éthique et de la déontologie des prestataires qu’il sollicite car au-delà du critère du niveau d’expertise, l’éthique professionnelle est centrale pour s’assurer que chacune des parties respectera ses engagements contractuels respectifs.
Exploiter un réseau de qualité est donc fondamental pour l’apporteur d’affaires. Il doit connaître la réputation et le professionnalisme des prestataires qu’il recommande.
Portage salarial versus auto-entreprise : quel statut choisir pour devenir apporteur d’affaires ?
- Devenir apporteur d’affaires en portage salarial
Le métier d’apporteur d’affaires peut être exercé dans le cadre du dispositif du portage salarial. Dans ce cas, le salarié porté peut, en plus de son activité principale de prestation, être apporteur d’affaires pour d’autres salariés portés.
Rappelons que le portage salarial est un dispositif particulier reposant sur une relation tripartite entre 3 acteurs :
- la société cliente
- le salarié porté
- la société de portage salarial
La société de portage salarial est au centre des interactions entre les 3 acteurs car elle fait l’intermédiaire entre le salarié porté et la société cliente. L’entreprise de portage salarial se charge de la gestion administrative et comptable de l’activité permettant au salarié porté de se focaliser sur le développement de son activité.
Lorsqu’un apporteur d’affaires exerce en tant que salarié porté, il facilite la mise en relation entre un consultant porté et un client en échange d’une indemnité d’apport d’affaires qui s’élève à 5 % de la rémunération due au salarié porté (Ordonnance n° 2015-380 du 2 avril 2015 relative au portage salarial).
L’apport d’affaires dans le cadre du portage salarial peut ainsi constituer un complément de revenu intéressant pour le salarié porté-apporteur d’affaires.
C’est également une mission opportune pendant les phases d’intermission puisque le salarié porté interagit avec de nombreux prospects durant ces périodes. Aussi, lorsqu’il entre en contact avec des clients ayant besoin d’une expertise qu’il ne possède pas, il peut mettre en relation ces derniers avec d’autres salariés portés qui correspondent aux compétences recherchées.
- Devenir apporteur d’affaires en tant que freelance : vigilance sur les seuils de chiffre d’affaires.
Devenir apporteur d’affaires freelance l’avantage de la simplicité des formalités. En effet, la micro-entreprise permet une création simplifiée de l’activité ainsi qu’une gestion comptable et administrative allégée.
Aussi, l’apporteur d’affaires freelance qui choisit le statut d’auto-entrepreneur bénéficie de conditions fiscales et sociales avantageuses.
La fiscalité de l’auto-entrepreneur inclut par ailleurs une exonération de TVA ce qui signifie que, jusqu’à un certain seuil, le micro-entrepreneur ne facture pas la TVA à ses clients.
Exercer cette activité dans le cadre de la micro-entreprise est toutefois limitée par les seuils d’éligibilité au régime fiscal de la micro-entreprise.
Aussi, pour une année civile complète, le chiffre d’affaires annuel ne doit pas dépasser :
- 188 700 € pour une activité de vente de marchandises, d’objets, de fournitures, de denrées à emporter ou à consommer sur place, ou pour des prestations d’hébergement, y compris les meublés de tourisme classés, à l’exception de la location de locaux d’habitation meublés dont le seuil est de 77 700 € ;
- 77 700 € pour les prestations de services relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou des bénéfices non commerciaux (BNC) ;
L’exercice de l’apporteur d’affaires est donc soumis au seuil de 77 700 euros. Au-delà de ce chiffre d’affaires, il ne pourra plus bénéficier du régime fiscal de la micro-entreprise.
Textes de référence :