Quel que soit le statut juridique choisi par un freelance, celui-ci doit s’acquitter chaque année de charges sociales et fiscales. Ces cotisations, calculées sur le chiffre d’affaires ou les bénéfices réalisés, subissent régulièrement des réajustements pour s’adapter aux évolutions économiques.
En 2025, les montants des cotisations ont été révisés afin de refléter l’inflation, de compenser les déficits des régimes sociaux, et de suivre les réformes visant à équilibrer le financement de la protection sociale. Ces ajustements sont essentiels pour maintenir un système durable de couverture santé, de retraite et de formation professionnelle.
Il est donc primordial pour les freelances de comprendre ces évolutions afin d’optimiser leur gestion financière, anticiper les hausses de charges, et préserver leur rentabilité.
Quelles sont les charges des freelances en 2025 ? Réponses dans cet article.
Quelles sont les charges sociales des freelances ?
Le freelance est soumis à des charges sociales dont la nature et le montant varient en fonction de l’activité exercée et de la forme juridique choisie.
Ces charges sociales sont collectées par l’URSSAF et sont destinées à financer la sécurité sociale, la retraite, l’assurance maladie, l’assurance chômage, ainsi que d’autres prestations sociales, permettant de garantir la protection sociale du travailleur indépendant.
- Les charges sociales en micro-entreprise
Les charges sociales dues en micro-entreprise reposent sur un pourcentage du chiffre d’affaires, qui varie selon la nature de l’activité.
En 2025, les taux applicables sont les suivants pour les différentes catégories d’activité :
- Location meublée : 6 %
- Achat-revente de biens : 12,3 %
- Prestations de services commerciales et artisanales : 21,2 %
- Prestations de services libérales relevant de la (Sécurité sociale des indépendants) SSI : 24,6 %
- Prestations de services libérales relevant de la Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse (CIPAV) : 23,2 %
- Les charges sociales en EURL
Dans le cadre d’une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL), le dirigeant est considéré comme un Travailleur Non Salarié (TNS).
Les TNS ne bénéficient pas du régime général de la sécurité sociale, mais sont affiliés à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI).
Les cotisations sociales des TNS représentent environ 45 % de la rémunération nette perçue par le gérant ou la gérante. A titre d’exemple, si un gérant fixe sa rémunération nette annuelle à 30 000 €, il devra payer environ 13 500 € de cotisations sociales.
Ces cotisations financent :
- L’assurance maladie-maternité : pour couvrir les frais médicaux.
- La retraite de base et complémentaire : pour constituer des droits à la retraite.
- Les allocations familiales : contribution pour le soutien familial.
- La contribution à la formation professionnelle : pour bénéficier de formations adaptées.
Il faut noter que les protections sociales sont souvent moins avantageuses, notamment en matière d’indemnités journalières et de retraite, d’où l’intérêt de bien choisir son statut en fonction de ses besoins de protection et de ses objectifs financiers.
- Les charges sociales en SASU
Dans une SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle), le traitement des charges sociales varie en fonction de la rémunération perçue par le président, qu’il s’agisse d’un salaire ou de dividendes.
- Rémunération du président en SASU :
Lorsqu’il perçoit une rémunération, le président d’une SASU est considéré comme un assimilé salarié au titre de son mandat social. Cela signifie qu’il bénéficie du même régime de couverture sociale que les salariés, mais avec des charges sociales plus élevées.
Les cotisations sociales sont calculées sur la rémunération brute, et leur montant représente environ 75 à 80 % de la rémunération nette perçue.
Ces cotisations couvrent :
- L’assurance maladie,
- Les allocations familiales,
- La retraite,
- Les diverses contributions (formation professionnelle, etc.).
- Absence de rémunération :
Si le président choisit de ne pas se verser de rémunération, aucune charge sociale n’est due. Cependant, cela signifie qu’il ne cotise pas pour la retraite ni pour la sécurité sociale, ce qui limite sa couverture sociale.
Ce choix peut être pertinent au démarrage de l’activité, mais il entraîne une protection sociale minimale.
- Dividendes :
Si le président perçoit des dividendes, il ne paye pas des cotisations sociales classiques (retraite, santé, etc.) mais des prélèvements sociaux (CSG, CRDS, etc.) à hauteur de 17,2 %.
Les options fiscales des micro-entrepreneurs, EURL et SASU
- Imposition des micro-entrepreneurs : le versement forfaitaire vs. l’impôt sur le revenu classique
Les micro-entreprises sont obligatoirement soumises à l’impôt sur le revenu, mais le freelance peut choisir entre deux modes de taxation :
- Le versement forfaitaire libératoire : il permet de payer l’impôt sur le revenu en même temps que les cotisations sociales, selon un pourcentage fixe du chiffre d’affaires :
- Activités d’achat-revente : 1 %
- Prestations de services commerciales ou artisanales BIC : 1,7 %
- Prestations de services BNC : 2,2 %
Ce choix est possible sous certaines conditions, notamment un revenu fiscal de référence en dessous d’un certain seuil.
- L’impôt sur le revenu classique : c’est-à-dire que le bénéfice est ajouté aux autres revenus du foyer fiscal et l’impôt est calculé selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Cette option implique de déclarer le chiffre d’affaires annuel pour déterminer le revenu imposable après un abattement forfaitaire pour frais.
- EURL et SASU : choisir entre l’impôt sur les sociétés (IS) et l’impôt sur le revenu (IR)
Pour l’EURL et la SASU, deux régimes fiscaux sont possibles :
- L’impôt sur les sociétés (IS)
Cela signifie que l’entreprise est imposée directement sur ses bénéfices.
Le taux d’imposition est de 15 % sur les premiers 42 500 € (en 2025, selon les révisions en vigueur) et 25 % au-delà.
Le dirigeant peut ensuite se verser une rémunération (soumise aux charges sociales) ou des dividendes (imposés séparément).
En effet, les dividendes sont soumis à un taux global de 30 %, appelé flat tax, qui comprend :
- 12,8 % d’impôt sur le revenu,
- 17,2 % de prélèvements sociaux.
L’IS est souvent choisie pour optimiser la fiscalité lorsque les bénéfices sont élevés.
- L’impôt sur le revenu (IR)
Le bénéfice de l’entreprise est directement intégré aux revenus personnels du dirigeant, qui paie l’impôt selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Ce régime est généralement choisi pour les EURL, notamment lorsque les bénéfices sont modestes ou pour des activités nécessitant peu d’investissement.
Dans le cadre d’une EURL ou d’une SASU, il est possible d’opter pour l’impôt sur le revenu, qui est calculé comme celui d’un salarié.
Comprendre l’abattement sur l’impôt sur le revenu des micro-entreprises
L’impôt sur le revenu du freelance en micro-entreprise est calculé sur le chiffre d’affaires déclaré auquel est appliqué un abattement forfaitaire en fonction de la nature de son activité.
- Pour les activités libérales relevant des BNC (bénéfices non commerciaux) 34 %
- Pour les prestations de services relevant des BIC (bénéfices industriels et commerciaux) 50 %
- Pour les activités d’achat revente de biens et marchandises 71 %
Les cotisations inchangées du freelance en 2025
- La CFE (Cotisation Foncière des Entreprises)
Les freelances bénéficient d’une exonération de la CFE pour leur première année d’activité.
Le montant de la CFE dépend de la localisation géographique de l’activité et de la surface allouée. Certaines communes peuvent appliquer un taux plus élevé ou plus bas, ce qui explique pourquoi la CFE peut varier considérablement d’un endroit à l’autre.
Par exemple, une entreprise implantée à Paris peut payer une CFE plus élevée qu’une entreprise implantée dans une petite commune en province. à l’exercice de l’activité au domicile du freelance.
- La CFP (Contribution à la Formation Professionnelle)
Pour les micro-entrepreneurs, la CFP est prélevée en même temps que les charges sociales.
Elle varie selon le type d’activité :
- Activités commerciales : 0,1 % du chiffre d’affaires.
- Activités libérales : 0,2 % du chiffre d’affaires.
- Activités artisanales : 0,3 % du chiffre d’affaires.
Pour les entreprises individuelles classiques (au régime réel), la CFP s’élève à environ une centaine d’euros par an.
En EURL et en SASU, la formation professionnelle est intégrée directement dans les cotisations sociales payées.
- La TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée)
La TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) est une charge que les freelances collectent auprès de leurs clients lorsqu’ils vendent un bien ou un service. Ensuite, ils doivent reverser cette TVA à l’État.
Cependant, les freelances peuvent bénéficier d’une franchise en base de TVA si leur chiffre d’affaires est en dessous de certains seuils. Cela signifie qu’ils ne sont pas redevables de la TVA et n’ont pas à la collecter ni à la reverser à l’État.
À partir du 1er janvier 2025, les seuils de franchise en base de TVA et les seuils majorés sont les suivants :
- Activités d’achat-revente et de fourniture de logement : le seuil passe de 91 900 € à 85 000 €.
- Prestations de services et loueurs en meublé : le seuil passe de 36 800 € à 37 500 €.
Seuils majorés de la franchise en base de TVA :
- Activités d’achat-revente et de fourniture de logement : le seuil majoré passe de 101 000 € à 93 500 €.
- Prestations de services et loueurs en meublé : le seuil majoré passe de 39 100 € à 41 250 €.
Si un freelance dépasse ces nouveaux seuils, il devient immédiatement assujetti à la TVA. Cela signifie qu’il devra la collecter sur ses ventes et pourra la récupérer sur ses achats.
Sources: