Portage salarial ou auto entrepreneur : que choisir ?

Mis à jour le lundi 24 juin 2024
Publié le mercredi 12 juin 2024 par Manon Mathiot

L’indépendance attire de plus en plus de personnes, mais rapidement, des questions se posent sur la manière de procéder. 

Que ce soit pour les démarches administratives ou le choix de la forme juridique de l’entreprise, les interrogations sont nombreuses et souvent sources de stress.

La micro-entreprise a suscité beaucoup d’intérêt ces dernières années, mais elle n’est pas toujours la meilleure option selon le projet de l’entrepreneur.

Le portage salarial a également gagné en popularité, car il offre une sécurité supérieure à d’autres formes juridiques.

Ces deux options permettent de travailler de manière indépendante tout en offrant une flexibilité professionnelle, mais chacune a ses propres avantages et inconvénients.

Comment choisir entre ces deux options et quels sont les critères à prendre en compte ? Nous vous expliquons tout dans cet article.

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Portage salarial versus micro-entreprise : deux formes d’emploi indépendantes et autonomes

Le portage salarial et l’auto-entrepreneuriat sont deux formes d’emploi différentes, mais qui se rejoignent sur le caractère indépendant et autonome de l’activité. 

Le portage salarial est un dispositif où un professionnel indépendant signe un contrat de travail avec une société de portage, qui gère les aspects administratifs, comptables et fiscaux de son activité. 

Le salarié porté est libre de gérer son activité et de trouver ses clients tel un travailleur indépendant. La différence majeure avec un travailleur indépendant classique réside dans le fait que le consultant a tous les mois un bulletin de salaire établi par l’entreprise de portage salarial.

En échange de ses services, la société de portage prélève une commission sur le chiffre d’affaires réalisé. Ce dispositif permet de combiner la liberté de l’entrepreneuriat avec les avantages sociaux du salariat, tels que la sécurité sociale, la retraite et l’assurance chômage. 

Dans le cadre de ce dispositif, l’indépendant n’a pas besoin de créer une structure juridique, car la société de portage salarial est l’employeur du consultant bien que celui-ci reste indépendant.

Dans le cadre de la micro-entreprise, l’indépendant crée et gère sa propre entreprise de manière simplifiée. La micro-entreprise n’est pas à proprement parler une structure juridique. Il s’agit plutôt d’un régime social et fiscal simplifié offrant à l’auto-entrepreneur des démarches administratives réduites.

Contrairement au portage salarial, l’auto-entrepreneur doit assumer seul la gestion de son activité et ne bénéficie pas des mêmes protections sociales que le salarié porté. 

Les deux options offrent des avantages distincts et répondent à des besoins différents selon le profil et les attentes du professionnel.

Portage salarial versus micro-entreprise : les avantages et les inconvénients

Le choix entre le portage salarial et la micro-entreprise peut se faire à la lumière des avantages et des inconvénients respectifs des deux formes d’activité indépendantes.

Le cas du portage salarial

  • Les avantages

Le cadre du portage salarial offre à l’entrepreneur une sécurité financière et juridique solide. Il peut ainsi créer son activité indépendante tout en conservant les garanties liées au statut de salarié. 

En percevant un salaire mensuel basé sur son chiffre d’affaires, l’entrepreneur bénéficie d’une stabilité financière, contrairement à la micro-entreprise. 

De plus, le portage salarial permet au consultant de développer son activité sans limitation de chiffre d’affaires. 

Mais aussi, la société de portage prend en charge les obligations administratives et accompagne le consultant dans le développement de son activité. 

Un autre avantage notable est la rapidité de mise en œuvre, permettant au porteur de projet de démarrer son activité en seulement 24 heures.

  • Les inconvénients

Le portage salarial peut ne pas convenir à certains profils en raison des critères d’admission stricts.

Une qualification professionnelle minimum est nécessaire, soit un niveau d’études Bac + 2, soit une expérience significative d’au moins trois ans dans le domaine d’activité. 

Le futur consultant doit aussi savoir que des frais de gestion sont à verser à la société de portage et le montant de ses charges sociales est d’environ 50 %, ce qui est plus important que d’autres formes juridiques.

(article L. 1254-2 du Code du travail)

Le cas de la micro-entreprise

  • Les avantages

Le micro-entrepreneur peut bénéficier de l’ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise) au cours des 3 premières années d’activité. Il bénéficie ainsi de l’exonération du paiement de cotisations sociales.

Parmi les autres avantages de la micro-entreprise figure la simplicité de création et de régime. La création d’une micro-entreprise peut se faire très facilement en ligne et ne demande aucun capital de départ contrairement aux autres formes de sociétés.

Aussi, le régime social et fiscal simplifié auquel elle est soumise allège considérablement les charges administratives du micro-entrepreneur. Ce dernier n’a pas besoin de comptable dédié pour la gestion de sa comptabilité, car la loi n’impose que la tenue d’un livre des recettes et d’un registre des achats.

À la différence du salarié porté, l’auto-entrepreneur n’a cependant pas la possibilité de récupérer la TVA sur ses dépenses et ses investissements.

Le micro-entrepreneur doit également déclarer son chiffre d’affaires en ligne sur le site des URSSAF (mensuellement ou trimestriellement selon l’option choisie).

  • Les inconvénients 

Le régime micro-entreprise ne convient pas à tous les porteurs de projets pour plusieurs raisons.  

En premier lieu, le porteur de projet est soumis à différents plafonds de chiffre d’affaires. Le micro-entrepreneur ne peut pas développer son activité sans surveiller l’évolution de son chiffre d’affaires.

Concrètement, il ne peut rester sous le régime de la micro-entreprise que jusqu’à certains montants de chiffres d’affaires à savoir : 

-188 700 € pour la vente de marchandises, les prestations d’hébergement et la vente de denrées à consommer sur place ;

– 77 700 € pour les activités libérales et les prestations de services commerciales et artisanales.

Au-delà de ces plafonds, le micro-entrepreneur doit basculer en société.

Un autre désavantage de la micro-entreprise réside dans l’absence de déductibilité des charges professionnelles de son chiffre d’affaires. En revanche, dans le portage salarial certains frais professionnels peuvent être remboursés.

De plus, il est essentiel pour le micro-entrepreneur de souscrire à une assurance Responsabilité Civile Professionnelle (RCP) qui doit être prise en charge personnellement, alors que dans le portage salarial, l’assurance RCP est prévue par le dispositif.

Il est important pour le micro-entrepreneur de prendre en considération l’assurance maladie, car il ne bénéficie pas d’une protection complète comme les salariés portés qui sont couverts par le régime général. Par conséquent, il devra prévoir des frais supplémentaires pour une complémentaire santé. 

Enfin, en cas de cessation d’activité, il ne pourra bénéficier de l’assurance chômage que sous certaines conditions très strictes. Dans tous les cas, l’allocation chômage accordée aux travailleurs indépendants est octroyée pour une durée et un montant restreints.

Transition entre portage salarial et micro-entreprise : quand et pourquoi opter pour chaque solution ?

Un salarié porté peut tout à fait devenir micro-entrepreneur, tout comme un auto-entrepreneur peut opter pour le portage salarial. Certaines situations spécifiques justifient ces transitions. Voyons lesquelles.

Pourquoi passer du portage salarial à la micro-entreprise ?

Le salarié porté peut aspirer à basculer en micro-entreprise pour plusieurs raisons : 

  • Il souhaite exercer un contrôle total sur tous les aspects de son activité, y compris les démarches administratives, la facturation et la gestion comptable.
  • Il souhaite réduire ses coûts, car il n’a pas à payer de commission à une société de portage, ce qui peut entraîner une augmentation de son revenu net.
  • Il préfère avoir la charge de ses formalités administratives au cœur d’un cadre légal simplifié tel que la micro-entreprise.
  • Il souhaite tester une activité et créer une clientèle avant de s’y consacrer pleinement dans le cadre de la micro-entreprise

De la micro-entreprise vers le portage salarial 

Le salarié porté peut aspirer à basculer en portage salarial pour plusieurs raisons telles que : 

  • Il souhaite bénéficier des avantages sociaux du salariat, tels que la sécurité sociale, la retraite et l’assurance chômage.
  • Il souhaite se libérer de ses tâches administratives. La société de portage s’occupe de tout.
  • Il préfère travailler sur des projets de plus grande envergure.
  • Il souhaite développer son activité et dépasser les plafonds de chiffre d’affaires de la micro-entreprise.
  • Il souhaite déduire ses frais professionnels.
  • Il souhaite stabiliser ses revenus.

En somme, pour faire son choix, l’entrepreneur doit prendre en considération plusieurs facteurs à savoir : 

  • La nature du projet
  • Le besoin de sécurité juridique et financière
  • La complexité administrative
  • Les perspectives de développement

Textes de référence : 

  • article L. 1254-2 du Code du travail
  • article 50-0 Code général des impôts

Manon Mathiot

En tant que Responsable Marketing Ad’missions au sein du Groupe Freelance.com, ce poste m’a ouvert l’esprit à de nouvelles façons de travailler et a enrichi ma vie professionnelle et personnelle. Développer une vision interne du monde du portage salarial et du travail indépendant en rencontrant de nombreux talents et experts au sein du groupe, en recherchant et en mettant en avant la nouveauté et les avantages de ce statut au profit de tous.

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