La fraude est un risque majeur pour les entreprises, les associations et les organismes publics et ce, quel que soit leur secteur d’activité, leur taille et leur environnement. Souvent taboue, parfois ignorée, voire dissimulée, la fraude en entreprises qu’elle soit d’origine interne ou externe cause bien des dégâts.
Qu’est-ce que la fraude ? Une définition communément admise tient dans les termes suivants : « La fraude est une action ou une omission intentionnelle visant à tromper les autres, et qui occasionne une perte pour la victime et/ou un gain pour son auteur. ». Autant dire que cette définition recouvre bien des actes malveillants auxquels toute entreprise doit faire face quotidiennement.
L’expérience de la lutte contre la fraude démontre qu’il faut passer par sept étapes-clés afin de s’engager
PRENEZ CONSCIENCE DU RISQUE
« On a conscience avant, on prend conscience après » (Oscar Wilde)
Dans un contexte bien différent de celui d’Oscar Wilde, toute la problématique est bien posée en ces termes ! On peut avoir conscience de l’existence d’un risque mais tant que celui-ci ne s’est jamais réalisé…nous pouvons tous avoir une fâcheuse tendance à l’oubli et à un certain laisser-faire. On ne prend conscience de sa concrétisation et de ses effets que lorsque l’on en a été victime au moins une fois…quand le mal est fait et que l’on a subi un préjudice matériel, financier, réputationnel…
Cette prise de conscience permet de s’inscrire dans une démarche plus préventive que réactive.
ACCEPTEZ SA RÉALITÉ
Non, cela n’arrive pas qu’aux autres. Quel que soit la taille de votre structure, que vous soyez entreprise, association ou organisme public, quel que soit votre domaine d’activité et votre environnement commercial et réglementaire, vous êtes concernés. Un exemple ? La « fraude au président », les victimes ? Grands groupes du CAC 40, des PME et même des TPE ! 1 200 victimes identifiées à ce jour ! Le coût ? Environ 400 millions d’euros. Un exemple ? Une PME vendéenne a ainsi été dépouillée d’environ 1,6 millions d’euros…la pérennité de cette entreprise devient ainsi l’enjeu ultime…
AGISSEZ TANT EN PRÉVENTION QU’EN RÉACTION
« Prévenir plutôt que guérir ».
La mise en œuvre de dispositifs de prévention notamment à travers une cartographie des risques, un audit de fraude et la mise en place de procédures de détection et de réaction adaptées. Une réaction opérationnelle, technique, juridique voire judiciaire est également une stratégie complémentaire et non superflue à adopter et à intégrer dans son dispositif de contrôle interne.
Outre le besoin parfois critique de stopper un acte frauduleux, d’en identifier les causes, les auteurs et les impacts, il convient également de réagir afin, non seulement de capitaliser sur les failles (de processus, d’organisation, de système) ainsi découvertes, mais également de dissuader la récurrence du phénomène.
ORGANISEZ LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE TANT EXTERNE QU’INTERNE
La fraude dont peuvent être victimes toutes les organisations et acteurs du monde économique relève de plusieurs mondes indissociablement liés : les clients, les fournisseurs et prestataires, les collaborateurs de l’entreprise, les tiers.
La fraude externe et la fraude interne sont souvent liées. Ils devraient être pris en compte et gérés conjointement pour une meilleure efficience de la stratégie de lutte contre la fraude. Sachez que la fraude interne vous coûte potentiellement 7% de votre chiffre d’affaires par an (source récurrente de l’Association of Certified Fraud Examiners depuis plus de dix ans).
POSITIONNEZ LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE COMME UN RISQUE MAJEUR PORTÉ PAR LE MANAGEMENT
L’une des plus importantes failles de certaines entreprises est de mener des actions isolées, morcelées entre directions financières, juridiques, directions sécurité et informatique. La lutte contre la fraude est un risque majeur d’entreprise et, à ce titre, doit être conduite par un meneur de jeu connu de tous et porté par le Top management.
COMMUNIQUEZ ET DE FORMEZ POUR SENSIBILISER
C’est l’Homme qui, en premier lieu, peut être soit acteur de la fraude soit une composante incontournable de la lutte contre la fraude. La sensibilisation et la formation de l’ensemble des collaborateurs sont par conséquent essentielles à la mise en œuvre d’une culture de prévention partagée, sans laquelle procédures, chartes, dispositif de contrôle interne restent si ce n’est inopérants en tout cas peu efficients.
Il s’agit pour l’entreprise de faire en sorte que ses collaborateurs comprennent ce qu’ils font et pourquoi ils le font. La formation sur ces sujets permet une mise en perspective indispensable à l’efficience des processus anti-fraude. Il faut expliquer ce qu’est la fraude en général, ce que peut-être la fraude dans l’Entreprise en particulier, communiquer sur la manière dont l’entreprise veut et peut se prémunir, indiquer quoi faire en cas de fraude avérée, qui alerter, comment le faire…et le faire régulièrement.
Ces formations permettent de rendre les collaborateurs plus vigilants et proactifs. Elles participent également à la dissuasion de bon nombre de ceux qui pourraient se laisser tenter par une aventure frauduleuse…
RASSUREZ SUR LA BONNE GESTION DU RISQUE DE FRAUDE
Les fournisseurs, les partenaires financiers mais également les clients apprécient d’être rassurés sur votre engagement à prévenir ce type de risque, qui constitue un risque majeur non seulement pour l’organisation mais également pour la sécurité des transactions et des données personnelles, de paiement qu’il vous incombe de protéger.
Touchant à la fois au périmètre financier, aux processus, aux ressources humaines, à la sécurité physique et informatique…la fraude doit être l’affaire de tous dans l’entreprise pour être efficace et permettre une maîtrise de ce risque.
Enfin, n’oubliez pas que, quel qu’en soit le mode opératoire, la fraude peut toujours être rapprochée d’une qualification pénale telle l’escroquerie, l’abus de confiance, l’accès frauduleux à un système automatisé de données, la corruption…ce phénomène n’est ni marginal ni anodin et devrait faire l’objet d’une véritable stratégie d’entreprise tant dans les grands groupes que dans les PME et les entreprises de taille intermédiaires.