Chiffre d’affaires en freelancing

Mis à jour le mardi 10 octobre 2023
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Le freelancing attire de nombreux professionnels indépendants, souhaitant exercer leur activité en toute liberté, à titre principal ou à titre complémentaire. Exempt de lien de subordination et de gestion administrative chronophage, le freelance peut se concentrer sur la vente de ses produits ou sa prestation de services, selon qu’il exerce en tant qu’artisan, commerçant, ou dans le cadre d’une profession libérale.

Tout freelance se doit de considérer plusieurs notions financières afin de mener à bien l’exercice de son activité. Parmi ces notions, on retrouve le chiffre d’affaires (CA). Qu’est-ce que le chiffre d’affaires ? Voici tout ce que vous devez savoir sur cet indicateur.

Homme fait des calculs grace à des rapports

Définition du CA en freelancing

Le chiffre d’affaires correspond à l’ensemble des rentrées d’argent réalisées par le freelance. Il témoigne de la dimension de l’entreprise, ou du niveau d’activité. Cet indicateur permet de faire des comparaisons d’une année à l’autre, pour ainsi mesurer l’évolution de la performance de l’entreprise. En fonction de la nature de l’activité exercée par le freelance, ces rentrées d’argent n’ont pas la même origine.

Les commerçants et les artisans réalisent un chiffre d’affaires lié à la totalité des ventes ou des prestations effectuées au cours d’une période donnée. En fonction du choix de gestion de la comptabilité effectué par le freelance, le chiffre d’affaires peut comprendre le montant total des factures clients établies ou des factures clients encaissées au cours de la période donnée.

En ce qui concerne les professions libérales, le chiffre d’affaires réalisé par le freelance correspond à la totalité des prestations de services effectuées au cours de la période donnée. Il comprend uniquement le montant total des factures clients encaissées au cours de cette même période.

FAQ autour du chiffre d’affaires en freelancing

Le chiffre d’affaires est une notion qui paraît simple à comprendre au premier abord. Pourtant, de nombreux éléments sont à prendre en compte dans l’appréciation de cet indicateur.

Comment est calculé le CA d’une entreprise ?

Le calcul du chiffre d’affaires est relativement simple. On distingue le chiffre d’affaires Hors Taxes (HT) et le chiffre d’affaires Toutes Taxes Comprises (TTC).

Pour le calcul du chiffre d’affaires HT, il suffit de multiplier le nombre de produits vendus, ou de prestations de services effectuées, par leurs prix de vente ou leurs tarifs respectifs.

Pour le calcul du chiffre d’affaires TTC, il faut notamment inclure la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA). Toutefois, il faut savoir qu’au-dessous d’un certain seuil de CA, le freelance est dispensé de la déclaration et du paiement de la TVA, s’il a opté pour le régime de la micro-entreprise.

Quels sont les seuils de CA au-delà desquels l’entreprise déclare et paie la TVA ?

En ce qui concerne la micro-entreprise, il existe des seuils de chiffre d’affaires au-delà desquels l’entreprise est assujettie à la TVA, appelés les seuils de franchise.

Pour les activités de vente, le chiffre d’affaires doit être :

  • inférieur à 94 300 € au cours d’une année (civile) ;
  • inférieur à 85 800 € au cours de deux années consécutives.

Quant aux seuils de franchise liés à la prestation de services, il faut que le chiffre d’affaires soit :

  • inférieur à 36 500 € au cours d’une année (civile) ;
  • inférieur à 34 400 € au cours de deux années consécutives.

Lors de l’établissement des factures, le freelance ne doit pas oublier d’ajouter la mention « TVA non applicable — article 293 B du CGI » (Code général des impôts).

Quelle est la différence entre le chiffre d’affaires et le bénéfice ?

Il ne faut pas confondre le chiffre d’affaires avec le bénéfice. Le chiffre d’affaires correspond au total de l’argent encaissé par la vente ou la prestation de services. Quant aux bénéfices, ils correspondent au montant du chiffre d’affaires, duquel on déduit les dépenses (frais professionnels : repas, frais de déplacement, matériel, loyers, etc.).

Cela veut dire qu’une entreprise peut réaliser un important chiffre d’affaires, mais ne pas faire de bénéfices, si ses dépenses sont trop importantes.

Quels sont les ratios financiers calculés à partir du CA ?

Le chiffre d’affaires est utilisé pour le calcul de nombreux autres ratios financiers, notamment la marge nette, l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE), le ratio d’activité ou encore la rentabilité.

À partir du chiffre d’affaires, l’entrepreneur peut aussi calculer son salaire net. Il suffit de déduire du CA les cotisations sociales et les frais professionnels.

Quand calculer le CA d’une entreprise ?

Le calcul du chiffre d’affaires est pertinent au cours de chacune des étapes de la vie de l’entreprise.

  1. À la création de l’entreprise : le calcul du CA permet au freelance de vérifier la solidité et la pertinence de son projet. Il pourra mieux appréhender les rentrées d’argent qui lui seront nécessaires pour faire face à toutes les charges (il s’agit du seuil de rentabilité).
  2. À la reprise d’une entreprise : le calcul du CA permet de faire un point sur la situation de l’entreprise (niveau de l’activité, variations connues, etc.), afin de déterminer comment gérer l’activité pour maintenir ou augmenter le chiffre d’affaires.
  3. À tout moment de la vie de l’entreprise : le calcul du CA permet alors de comparer l’entreprise à ses concurrentes, d’identifier les failles de l’activité, etc.
  4. À la fin d’une période donnée : cela concerne notamment les périodes à la fin desquelles le chiffre d’affaires doit être déclaré.

Comment prévoir le CA ?

Les prévisions du niveau d’activité constituent un outil essentiel à la performance et à la rentabilité de toute entreprise.

Pour prévoir son CA, un entrepreneur peut d’abord calculer le seuil de rentabilité, pour déterminer le niveau de CA minimum qui doit être réalisé pour compenser les charges. Ensuite, la prévision des ventes est plus appropriée pour les activités de vente de produits. En se basant sur l’analyse des données présentes et des données historiques, l’entreprise peut estimer le volume de vente de la période à venir.

De nombreuses méthodes différentes peuvent être utilisées pour la prévision des ventes, qu’elles soient qualitatives (sondages d’opinion, étude de marché qualitative, etc.) ou quantitatives (moyennes mobiles, moindres carrés, régression, etc.).

À partir de ces prévisions des ventes, le freelance peut prendre les bonnes décisions de gestion afin de booster son chiffre d’affaires sur la période à venir.

Comment augmenter le CA ?

Puisque la rémunération du freelance dépend majoritairement de son chiffre d’affaires, il se doit de tout mettre en œuvre pour atteindre ses objectifs et booster son CA.

Pour un freelance qui exerce depuis plusieurs années, il s’agira d’optimiser sa stratégie afin d’augmenter son CA. Quant au freelance qui commence son activité, il s’agira de trouver des clients et de décrocher des missions afin de maximiser les rentrées d’argent.

Dans tous les cas, pour augmenter son chiffre d’affaires en tant que freelance, il faut notamment :

  • soigner sa réputation en ligne (site web, réseaux sociaux professionnels, veille, etc.) ;
  • développer son réseau, en parlant de son activité à son entourage, en proposant des partenariats avec d’autres freelances, etc. ;
  • entretenir la relation avec chacun de ses clients, pour les fidéliser et espérer obtenir de nouveaux contrats (grâce à la publicité, le bouche-à-oreille, etc.) ;
  • préférer la qualité à la quantité : mieux vaut cibler un client ou deux, en se spécialisant dans un domaine pour être plus performant.

Quels sont les seuils de CA en freelancing ?

En ce qui concerne le régime de la micro-entreprise, très apprécié des freelances ces derniers temps, le chiffre d’affaires ne doit pas dépasser un certain montant sur un an.

Pour rester micro-entrepreneur (ou auto-entrepreneur), le freelance doit s’assurer que son chiffre d’affaires ne dépasse pas :

  • 176 200 € pour les activités de vente ;
  • 72 600 € pour les prestations de services.

Il faut savoir que le seuil de chiffres d’affaires est calculé au prorata pour les entreprises ayant été créées en cours d’année.

Si ce seuil est dépassé sur une seule année, et qu’il est respecté l’autre année, alors le régime de micro-entrepreneur peut être conservé l’année suivante. En revanche, si le seuil est dépassé sur les deux années consécutives, alors il y a perte du régime fiscal de micro-entrepreneur dès le début de l’année qui suit.

En outre, le dépassement de ce CA n’a pas d’impact sur le plan juridique. En effet, le statut juridique choisi est conservé : l’Entreprise Individuelle (EI), l’Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL) ou l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL). Seul le régime fiscal est perdu.

Comment déclarer le CA en tant que freelance ?

Depuis début 2019, la déclaration et le paiement des cotisations doivent être réalisés en ligne, donc de façon dématérialisée.

Le freelance exerçant en tant qu’auto-entrepreneur doit effectuer sa déclaration de CA et payer ses cotisations chaque mois ou chaque trimestre, même s’il est nul, sur le site de l’Urssaf, en respectant des dates d’exigibilité précisées sur le site. Il ne doit déclarer que les montants des factures clients effectivement encaissées.

Le montant des cotisations et contributions sociales est calculé selon un taux qui varie en fonction du secteur d’activité, appliqué au chiffre d’affaires mensuel ou trimestriel.

En cas de non-déclaration du chiffre d’affaires, le freelance encourt des pénalités. Par exemple, après huit mois de non-déclaration de son chiffre d’affaires, même s’il est nul, l’auto-entrepreneur est radié du régime fiscal.

Exemple et mise en situation

Pour illustrer le fonctionnement du chiffre d’affaires en freelancing, prenons l’exemple d’un individu exerçant en tant que développeur web, en auto-entreprise. Il a créé son auto-entreprise le 1er avril 2018 en prestations de services : son activité ne représentera alors que 274 jours. Le seuil de CA à ne pas dépasser au cours de la première année est donc de 72 600 x 274/364 = 54 650 € environ. Lors des années suivantes, ce seuil sera toujours de 72 600 €.

En 2019, il réalise un chiffre d’affaires annuel de 30 000 €. En 2020, il a réussi à augmenter son CA, ce dernier atteint 34 000 €. Puisque son CA est inférieur à 34 400 € au cours de deux années consécutives, le développeur web n’est pas assujetti à la TVA.

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